La fin de la pénurie de main-d’oeuvre chez les cols blancs

Sauf pour les métiers manuels, la pénurie de main-d’œuvre qui perdure depuis presque une décennie est vraisemblablement chose du passé.

Le taux de chômage des diplômés universitaires, dans certaines régions des États-Unis, a grimpé de 3% à près de 30%.

Au Québec, Samuel Poulin, ministre délégué à l’Économie et aux Petites et Moyennes Entreprises, prenait la parole tout de suite après une de mes conférences récentes. Il en a profité pour communiquer un chiffre frappant: le taux de chômage chez les jeunes atteint 15%. 

C’est un fait : les cols blancs tombent.

Pourquoi? Les causes sont multiples, la tendance n’est pas linéaire. Mais deux thèmes principaux dominent:

– les progrès technologiques fulgurants et

– l’obésité des organisations.

De nombreuses entreprises privées, municipalités et institutions publiques allègent leur bureaucratie pour retrouver plus de vélocité et d’agilité. Survie collective oblige.

Et cette nécessité s’applique aussi à chacun de nous.

Un rappel de Babe Ruth

«Les coups de circuit d’hier ne font pas gagner les parties d’aujourd’hui», disait la légende du baseball Babe Ruth.

Nous devons rester affamés, être audacieux, demeurer à jour. (Visionner ma courte vidéo ici.)

Nouveau monde. Nouveau jeu. Nouvelles règles. Et comme dans tout jeu: il y a des perdants et des gagnants. Oui, les cols blancs tombent — et l’IA n’est pas seule responsable.

Depuis quelques semaines, des licenciements massifs se multiplient à travers le monde : TD Bank, Microsoft France, Canadian Tire, Amazon, UPS, Nestlé…

Retour du réalisme économique

Selon Claude Cyr, partenaire du Club Prospérité (The Prosperity Club) basé au Québec, «L’IA n’est pas seule responsable de ces pertes d’emplois. C’est le retour du réalisme économique.»

«Durant le boom post-Covid, les entreprises ont embauché comme si la fête ne finirait jamais. Résultat : trop de gestionnaires, trop de couches hiérarchiques, trop d’employés sans réelle valeur ajoutée», souligne cet ancien haut gestionnaire d’une société d’assurance canadienne.

État de la situation actuelle, selon lui:

• L’inflation demeure tenace
• Des tarifs américains records compressent les marges
• Le consommateur est à bout de souffle et devient prudent
• Les investisseurs récompensent les coupes, pas les rêves

Résultat: Rationalisation des coûts et simplification des bureaucraties — on coupe dans le gras. On revient à l’efficacité et à l’efficience d’abord. L’IA contribue à cette transformation, mais la discipline économique mène le bal.

Nous ne vivons pas une crise technologique.
C’est une réinitialisation de gestion.

Et comme toujours, ceux qui n’apportent pas de valeur ajoutée tombent avant les autres.

«Ce n’est pas l’IA qui vous remplace. C’est quelqu’un qui utilise l’IA.» — Claude Cyr

Leçons à tirer de la situation actuelle

1. Devenez un meneur de l’IA, pas un spectateur.

Imaginez l’IA comme une voiture de course: si vous restez sur le trottoir, elle vous dépasse. Si vous apprenez à la piloter, vous allez plus loin que tout le monde.

Avec l’IA, apprenez à poser de bonnes questions et à valider les réponses.

2. Maîtrisez un domaine avant de vouloir l’automatiser.

ChatGPT, Gemini, Copilot… entre les mains d’un professionnel, ce sont des leviers puissants. Entre celles d’un paresseux, ce ne sont que des copier-coller bancals. Devenez utile dans votre domaine, puis amplifiez votre contribution avec l’IA. L’IA double votre compétence ou votre incompétence. 

3. Entretenez vos compétences humaines 

L’IA ne sait pas encore très bien :

• convaincre
• comprendre les gens
• inspirer
• décider dans l’incertitude
• créer la confiance

Développez vos aptitudes à rédiger, communiquer, négocier et gérer votre stress.

(voir mon article : «Vive l’intelligence naturelle»)

4. Développez votre prise de risque et votre courage.

Le monde bouge — et il va bouger plus vite encore.

L’avantage ne viendra pas à celui qui est le plus intelligent, mais celui qui ose.

En somme, afin de demeurer pertinent et assouvir notre besoin de sens, notre défi est de faire évoluer nos savoir-être sans laisser tomber notre recherche d’excellence et d’expertise.

En avant!

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