31% des Z sont accompagnés d’un parent à leur entrevue d’embauche

Selon une enquête menée en avril 2024 par Resume templates auprès de 1 428 jeunes adultes américains âgés de 18 à 27 ans, des membres de la génération Z ont déclaré avoir amené un parent à un entretien d’embauche au cours de l’année précédente.

Détails de l’implication parentale

Parmi ceux qui ont impliqué un parent lors de l’entretien :

•           31 % ont été accompagnés physiquement à un entretien en personne.

•           29 % ont eu un parent présent lors d’un entretien virtuel.

•           Parmi les entretiens en personne, 26 % ont vu le parent s’asseoir dans la salle d’entretien.

•           18 % ont indiqué que leur parent s’était présenté au responsable du recrutement.

•           7 % ont rapporté que leur parent avait répondu à des questions pendant l’entretien.

Réactions des employeurs

Cette tendance suscite des réactions mitigées de la part des employeurs. Certains estiment que la présence d’un parent peut aider à réduire le stress du candidat, mais d’autres considèrent cela comme un signe de manque d’indépendance et de professionnalisme.

Contexte culturel

L’implication accrue des parents dans le processus de recherche d’emploi des jeunes adultes peut être attribuée à divers facteurs, notamment les défis économiques, les effets de la pandémie sur le développement social et une culture de soutien parental renforcée.

Bien que cette statistique concerne les États-Unis, elle met en lumière une tendance globale où les jeunes adultes sollicitent le soutien de leurs parents dans le processus de recherche d’emploi.

Au Québec, des études indiquent que 43 % des jeunes estiment que leurs parents sont beaucoup ou assez impliqués dans leur processus de choix de carrière, ce qui suggère une implication parentale significative dans les décisions professionnelles des jeunes.

Comme vous, lorsque j’ai pris connaissance de ces statistiques, j’ai été renversé. Avant de partager cette (nouvelle) réalité durant une de mes conférences sur le leadership, la collaboration ou la responsabilisation, j’avertis l’auditoire de demeurer assis – les réactions sont fortes!

Faits et constats

Les exemples de nouveaux adultes qui s’effondrent psychiquement devant les exigences de la vie en société et sur le marché du travail se multiplient.

Bien que l’anxiété soit la première explication qui nous vient à l’esprit, les causes semblent plutôt multifactorielles.

Génération « champion »

Les études psychologiques sont unanimes : pour nourrir leur propre estime, plusieurs parents ont involontairement dépouillé leurs enfants de la leur. Le décalage entre ce que ces jeunes ont été amenés à croire qu’ils étaient — et ce qu’ils pouvaient réellement accomplir — est abyssal. Le choc avec la réalité est brutal et, pour certains, semble insurmontable.

Le phénomène des « deux mères »

Des experts observent que les deux parents jouent aujourd’hui surtout un rôle de :

• réconfort
• protection
• compréhension
• gratification

Mais il n’y a plus (ou beaucoup moins) de rôle clair de :

• confrontation
• limites
• frustration
• autorité structurante — ce que Freud appelait « la loi ».

Génération anxieuse

Dans son ouvrage Génération anxieuse, Jonathan Haidt présente plusieurs constats alarmants. Une chose est certaine : la quantité de dopamine reçue chaque jour crée un seuil de tolérance qui augmente constamment, menant à une véritable dépendance à cette hormone de récompense. Nous sommes tous devenus des « dopaminomanes » — grâce à nos cellulaires, nos jeux vidéo, la livraison en un clic et toutes nos micro-gratifications quotidiennes (voir mon article Le plaisir réduit le bonheur).

Incapables de tolérer un manque de dopamine pendant plus de quelques minutes — parfois quelques instants —, les plus dépendants souffrent d’anxiété dès qu’ils en sont privés. Le problème est biochimique, non un trait de caractère.

D’autres pistes scientifiques émergent

Un nombre croissant d’études montrent que, même si les (pré)adolescentes deviennent souvent plus dépendantes de leurs appareils à écran tactile, les jeunes hommes seraient émotionnellement plus fragiles. La séparation d’avec la mère avant l’âge de cinq ans, suivie d’une insertion dans un milieu surstimulé — et parfois hostile — comme certains services de garde, pourrait représenter une catastrophe silencieuse pour le développement de ces futurs adultes. Nous y reviendrons à mesure que les recherches se précisent.

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Marc André Morel

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