Assis sur un lit de clous

Imaginez l’histoire d’un ami qui a un superbe chien, un Golden Retriever. En entrant chez lui, on voit son chien qui est au salon, assis sur ses pattes arrière, tranquille.

Cependant, cette fois-ci, c’est sur un lit de clous qu’il est assis – vous savez comme ceux que l’on voyait dans les dessins animés de notre enfance, avec le fakir tout maigre qui y méditait!

On demande donc à mon ami : « Robert… ton chien…il est assis sur un lit de clous! Ça ne lui fait pas mal? » Il répond : « Bien sûr, ça lui fait mal! » On le relance : « Mais pourquoi ne se lève-t-il pas? ». Il répond : « Eh bien, c’est parce que ça ne lui fait pas assez mal ».

Cette métaphore du lit de clous reflète assez bien les différentes situations que nous tolérons, mais pour lesquelles nous éprouvons des degrés variables d’insatisfaction. On vit une situation désagréable, qui nous fait souffrir, mais à laquelle on s’est malheureusement habitué. Appelons cela être «assis sur un lit de clou».

Qu’il s’agisse de notre choix de carrière, quartier dans lequel nous vivons, notre relation amoureuse, situation financière ou état de santé, nous voulons du changement, ça fait mal, mais on endure. Rien ne change. Sauf la douleur qui persiste et progresse.

Par simples observations, il est fondé que d’établir que l’être humain est ainsi fait, que lorsqu’il est poussé au «fond du baril», la douleur devenue intenable provoquera des actions concrètes pour stopper la souffrance.

C’est lorsque nous sommes à bout, qu’on en peut plus, que nous sommes acculés au pied du mur qu’on se dit: ASSEZ! C’est FINI! On se lève et on n’y retourne jamais! Le fumeur qui a «tout essayé» pour casser son habitude depuis des années, qui réussit à écraser en une fraction de seconde suite au diagnostic de cancer du poumon, est devenu l’exemple cliché de cette métaphore.

Atteindre le point de non-retour avec une douleur forte comme celle-là, voilà une rencontre avec un geyser de possibilités. D’abord, un état renouvelé de conscience se manifeste. Comme si nous pouvions désormais voir notre situation telle qu’elle l’est réellement. Vient ensuite le réflexe de fuir ce fameux lit de clous pour lequel l’inconfort s’est transformé en un point de bascule. Nous voilà qui traversons notre propre miroir. Revenir en arrière devient invraisemblable.

Quel est votre lit de clous actuellement? Qu’avez-vous accepté d’endurer depuis trop longtemps? Arrêter de souffrir, se lever et prendre un autre chemin, voilà l’enseignement principal face aux situations devenues insoutenables.

Ce que vous contrôlez, provoquez des actions en fonction de cela. Se confondre en position de victime, la majorité des gens font cela. Trop facile. Inutile.

Et plus on résiste, plus ça persiste. Ne restez pas assis sur un lit de clous. Il s’agit d’un signe et d’un enseignement, pas de votre siège.

Marc André

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Il se déplace de Montréal.

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