Comment devient-on «workaholic»?
L’anglicisme, « workaholic », désigne un bourreau de travail, mais insinue aussi une dépendance au travail. En fait, une personne dite « workaholic » n’est pas dépendante au travail comme tel. Mais plutôt à l’hormone de la dopamine sécrétée dans son cerveau lorsque cette dernière accomplit une tâche ou un projet, provoquant la sensation de plaisir. Ce qui active ainsi le système de récompense. En somme, nous devenons accrocs à la sensation que nous procure la satisfaction du travail accompli.
Enfant, il nous est tous arrivé d’avoir de la difficulté à nous arracher à un projet de Lego ou tout autre jeu, vidéo ou non. Absorbés et voués à une tâche qui nous apporte du plaisir ou une forme de renforcement positif (jardinage, bricolage, dessin, création d’une présentation PowerPoint, etc.), nous pouvons facilement perdre la notion du temps.
Voici les étapes du cycle de dépendance au travail :
•Perturbation des cycles du sommeil et de l’alimentation. Difficulté à s’endormir, le sommeil fragmenté, ou un réveil précoce. L’appétit est perturbé, souvent diminué, nous devenons attirés par les hydrates de carbones et autres porteurs de faux espoirs énergétiques, comme le sucre, le café et l’alcool.
•Adrénaline. Pour tenir le coup face à tout le stress que vous faites subir à votre organisme en le poussant au-delà de ses limites depuis un certain temps, celui-ci sécrétera de l’adrénaline. Cette hormone peut vous sauver la vie, mais doit être utilisée de façon ponctuelle seulement. L’adrénaline est une hormone très puissante qui, à demeurer active trop longtemps, pourra nuire à vos organes.
•Endorphine. Votre corps souffre et sécrétera de l’endorphine, un neuropeptide opioïde endogène, habituellement sécrété lors d’activité physique intense, excitation et douleur. En gros, c’est un analgésique biochimique qui procure une sensation de bien-être, voire d’euphorie.
•Dépendance. C’est ici que la spirale descendante se cristallise. La sensation euphorique aveugle son sujet et fait perdre le contrôle de soi à tout humain qui aura franchi ces étapes du cycle de dépendance.
•Isolement. Un des effets pervers de cette affliction est le fait que l’individu se retirera lentement du groupe et des activités d’équipes informelles (dîner, pauses café, 5 à 7). On pourra aussi remarquer une caméra plus souvent fermée, Si un.e collègue montre ces signes, c’est le temps d’intervenir rapidement, car aucun patient ayant souffert d’un burn-out ne s’est vu glisser.
Sachez que j’ai appris tout cela, comme la plupart des patients, après l’avoir vécu. Les journées passées d’un hôpital à l’autre, en jaquette fendue à l’arrière, entouré de personnes âgées qui s’accrochent à la vie. Tous les bobos de la terre m’assaillaient. J’avais peur de rester désuet, et ce, malgré que j’étais jeune, enthousiaste, athlétique, positif.
Finalement, si jamais votre équipe a envie de faire le tour de la question de façon positive, et de passer aux solutions, faites-moi signe, j’ai toute une conférence qui a fait ses preuves pour vous.
Marc André Morel
Conférencier professionnel
Photo: Kyle Hanson
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