Douter de soi

Douter de soi est une qualité.

Certainement pas une faiblesse. Douter de soi équivaut à mettre de côté la petite version de soi-même, afin de permettre à l’excellence de se frayer un chemin à travers les jugements et slaves que l’orgueil ne demande qu’à prodiguer, au profit de l’ego qui le surveille.

Les plus grands créateurs, inventeurs, scientifiques, entrepreneurs et leaders ont douté d’eux-mêmes. Léonard de Vinci, Elon Musk et les astronautes de la mission Apollo 11 en sont des exemples éloquents. Les tyrans ne doutent pas d’eux. Les sociopathes non plus. 

Douter de soi à se ronger les ongles, faire des crises d’angoisse et tergiverser à finir par être sclérosé face à ses projets ou responsabilités, ce n’est plus du doute. Il s’agit plutôt de conditions particulières qui requièrent des soins de la part de professionnels.

Douter de soi est sain.

Le pilote d’avion, le neurochirurgien et les scientifiques savent que leur mémoire, leurs réflexes et leurs habiletés ne sont pas infaillibles. C’est pourquoi ils ont des procédures à suivre, visualisent, révisent et répètent leurs tâches autant que nécessaire. Il en va de même pour les meilleurs d’entre vous, conseillers, gestionnaires, agents, adjoints, formateurs et musiciens du samedi soir que vous êtes.

Douter du reste.

Le doute est le parfum qui envahit votre esprit afin d’éveiller votre intention d’excellence. C’est le doute qui nourrit le désir de répéter sa présentation ou de réviser son plan une fois de plus. Le doute que nous ne sommes pas encore à la hauteur de nous-mêmes. La certitude est stérile, elle ne nourrit rien. Ni la certitude que tout va flancher. Encore moins celle que tout va bien aller.

Le doute assouplit le coeur et la raison.

Il permet de franchir le seuil du soi pour aller à la rencontre de ses semblables. En effet, comment être empathique sans l’ombre d’un doute? Et qui a envie de discuter avec une personne qui est sûr de tout, toujours certain de lui ou d’elle? Le doute rafraîchit nos relations avec autrui, notamment auprès de ceux qui ont des attentes envers nous: patron, enfants, collègues, conjoint, clients.

Le doute, un peu comme la peur, elle guide le chemin. Ce n’est toutefois pas une maison dans laquelle il fait bon vivre.

Marc André

 

 

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