Efforts temporaires, résultats permanents
Qu’il s’agisse de se remettre à bouger après un hiver confiné, découvrir de nouvelles technologies, commencer un nouvel emploi, ou redoubler d’efforts pour des questions de santé publique bien évidentes, chacune de nos démarches pour améliorer nos vies a un dénominateur commun : le début peut être ardu. En plus d’avoir à y mettre plus de temps et d’efforts conscients pour s’adapter, on doit parfois aller puiser au fond de soi, à des profondeurs inestimées.
Imaginez un canard sur l’eau. On remarque toujours le même scénario à la vue de cette espèce qui prend son envol. Le départ est toujours laborieux. D’abord, il s’élance vers le haut afin de dégager son ventre de l’eau. Il se met ensuite à battre vigoureusement des ailes, tout en utilisant ses palmes, pour se dégager de l’eau, qui lui cause résistance. Son but est de prendre de plus en plus d’altitude. Il le fait en déployant toutes les ressources de son corps, afin de réussir à s’envoler à des dizaines de mètres d’altitude.
Avez-vous remarqué qu’avec le temps, son décollage se transforme en un envol? Pour enfin finir par voler, allègrement. Et plus il vole, moins il déploie d’énergie. Ses besoins d’efforts s’étiolent. Vient ce moment où il plane avec grâce et aisance. À un certain niveau, le ratio est de 0% d’efforts et 100% de résultats!
Et c’est exactement ce qu’il se produit pour nous lorsque nous atteignons ce point de non-retour dans nos efforts d’améliorer nos conditions. À vélo ou à course à pied, l’effort disparaît pour faire place au deuxième souffle. Bâtir une maison prend trois mois, on y passe une vie. De même qu’avec de nouvelles habitudes de travail ou de vie. On finit même par oublier la phase de départ.
Vous vous souvenez de cette formidable adolescente d’origine pakistanaise, Malala Yousafzai? À l’âge de 15 ans, pour avoir milité en faveur de l’égalité au droit à l’éducation au Pakistan, elle a survécu à une tentative d’assassinat des talibans. Après avoir reçu conjointement le Prix Nobel de la paix en 2014, on lui a demandé ce qu’elle allait faire, désormais. Sans broncher, elle a répondu, «Dans la vie, il y a des obstacles. Si on veut atteindre un but, il faut continuer. Je continue.».
Alors voilà. Si Malala continue, même après avoir pris deux balles au visage, je vais continuer moi aussi. Je le fais pour moi, mais surtout parce que c’est la personne que je choisis d’être et de devenir. Sans oublier que beaucoup de gens abandonnent sans savoir qu’ils étaient si près de but.
Nous aurons passé un temps défini sur terre, mais notre trace est infinie. Les efforts sont temporaires, mais les résultats sont permanents.
Marc André
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