Être démasqué
Pour plusieurs d’entre nous, l’expression «être démasqué» évoque certains souvenirs de premières séries policières de notre enfance, telles les aventures d’Hercule Poirot ou de Columbo, qui finissaient par nous surprendre en réussissant à démasquer le criminel.
Lorsque le détective s’exclamait : «le coupable a été démasqué», nous comprenions que nous avions accès non seulement à son visage, mais à sa véritable identité, qui était désormais teintée du caractère intrinsèque perçu du personnage : délinquant, menteur, manipulateur, lâche, désespéré, sans pudeur, égoïste, etc. Il s’agit du moment où l’on semble enfin voir clair.
Enlever son masque
Chose certaine, vous avez sûrement remarqué à quel point nous nous sentons libérés en le retirant, après avoir fait nos emplettes ou autre activité. L’effet est immédiat : on respire enfin! On se sent libéré. Je dirais même plus, qu’on se sent davantage soi-même. Un seul bout de tissu qui peut altérer notre état d’être.
Un individu qui porte un masque sanitaire ne nous empêche pas de reconnaître cette personne, si nous la connaissons déjà de visage. Il en va ainsi de ceux qui portent un ou plusieurs masques identitaires. Par exemple, de vivre le rêve de ses parents, mais pas le sien, consciemment ou non. Il peut s’agir de vivre une existence contraire à vos valeurs profondes : salarié vs entrepreneur, orientation sexuelle différente, attitude «tout va bien» vs drames et blessures.
Le masque n95 et les autres ne seront que du passé dans un avenir rapproché. Mais celui ou ceux que nous portons sont non seulement difficiles à retirer, mais pas simples à identifier. Ceux qui ont su ou qui sauront réussir consciemment et assidument ce processus sont des modèles.
Perdre ses masques
Parfois, la vie répond à nos besoins sans que nous en ayons eu le désir. Il vous est peut-être déjà arrivé que vos masques fondent sans que vous sachiez qu’ils existaient. On dit que lors d’une dépression, il est pratiquement inévitable de ne pas perdre au moins une partie de ses masques. Ce n’est pas à souhaiter, c’est très souffrant une dépression. Mais ce phénomène est la preuve que si nous n’arrivons pas à nous défaire de nos masques, notre âme nous guidera dans la bonne direction. Le reste du devoir nous appartient.
Être démasqué, c’est être soi, toucher à son vrai caractère, ses forces innées.
Être démasqué, c’est être pleinement libre, être et faire ce que l’on est.
Être démasqué, c’est à souhaiter.
Marc André Morel
PS : Merci à Josiane Buscato pour l’étincelles, bien malgré elle!
Photo: John Noonan
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