Pourquoi le changement n’est pas le problème
L’être humain est une créature d’habitudes. Paradoxalement, pour sa survie, l’homme a dû constamment s’adapter, changer ses habitudes de vie, de travail, de loisirs même. Et il a toujours réussi. Mais pourquoi les gens résistent tant au changement? Pourtant, la majorité d’entre nous adorons voir un nouveau film, changer de voiture, de décoration à la maison. On rénove comme jamais!
Ce n’est donc pas le changement qui est le problème, même quand on se le fait imposer au travail. C’est que nous perdons – ou avons peur de perdre – ce que l’on connaît. Bref, si l’on change votre système informatique, cherchez à connaître les fonctions ou procédures qui ressemblent à l’ancienne. Même chose pour un nouveau local après un déménagement, remettez vos photos en place, vos livres de référence et autres documents, etc. Comme un enfant a besoin de sa « doudou » partout où il va coucher quand il se fait garder par une tante ou par sa grand-mère. Nous avons tous besoin de nous ramener à du « connu » lorsqu’il y a du changement.
Mais étant donné que tout bouge si vite, on peut parfois avoir l’impression de perdre les pédales… Or, le meilleur sentiment de sécurité c’est l’insécurité. C’est-à-dire de devenir confortable avec le fait que nous ne le deviendrons jamais plus à 100 %. Un peu comme lâcher-prise sur le perfectionnisme. Ne pas tenter d’avoir tous ses courriels écrits avec des phrases et une prose parfaites, pouvoir vivre avec un garage pas toujours en ordre à 100 %, des enfants pas parfaits dans tout – ou à notre goût du moins, et ainsi de suite.
On résiste parce qu’on n’aime pas le sentiment d’inconfort qui vient après qu’on aie changé notre montre de poignet. Changez le réfrigérateur de place dans la cuisine et vous allez frapper le mur plusieurs fois en allant chercher le brocoli. On a juste le goût de revenir en arrière. Et c’est normal. Déjà, d’accepter ce sentiment c’est une victoire.
La prochaine victoire viendra sous peu. En effet, nos habitudes changeront sans que l’on s’en rende compte. Le pire ce sont les 60 premiers jours. Mais c’est un état temporaire.
Le leader de demain n’est pas seulement quelqu’un qui doit apprendre sans cesse de nouveaux trucs, mais c’est surtout quelqu’un qui sait vivre avec l’incertitude du lendemain, le « je ne sais pas, mais ça ira… ». Il sait apprendre, mais aussi désapprendre. Apprendre à apprendre est probablement une des plus grandes clés afin que nous nous sentions libres et productifs.
Marc André Morel
Conférences en entreprise
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