Se détacher de la susceptibilité
Les occasions de se sentir heurté suite à un commentaire, regard ou comportement d’autrui ne manquent pas. Même en mode télétravail, loin de la cohue, nous rencontrons plusieurs occasions d’être déçu et touché.
Humain avant tout
Être susceptible ou prendre certaines choses de façon personnelle est bien humain. Peu importe la nature de notre caractère et degré de sensibilité uniques, chacun connaît la sensation douloureuse et désagréable de se sentir blessé, offusqué, offensé, choqué, froissé, piqué, voire «chatouillé» – comme disait mon grand-père -, par l’intervention d’un de ses semblables.
Amour-propre, ego et blessures
Sans ego, ce problème n’existerait pas. Mais notre amour-propre se conjugue invariablement avec nos blessures d’enfance et autres conditions, résolues ou non. Certains ont la peau plus épaisse que d’autres. D’expérience, un pourcentage d’entre nous pourrait se retrouver en boule sur le canapé pendant 48 heures, avec deux sacs de chips de 180g et un Cabernet Sauvignon au menu, question d’amortir le choc de la blessure ressentie à l’âme. Pour la majorité, la vie se passe quelque part entre ces deux pôles.
C’est une vie de souffrances récurrentes que de ne jamais réussir à s’affranchir de cette susceptibilité et sensibilité. Sans être totalement guéri, il m’aura personnellement fallu des années de cheminement afin de prendre la maîtrise de ces réactions qui empoisonnaient périodiquement ma qualité de vie. Quoiqu’il en soit, pour le type sensible et émotif que je suis, avec le temps, je suis passé de «susceptible chronique» à «observateur».
Garder le pouvoir pour soi
Au lieu de donner le pouvoir à l’autre en me réfugiant dans la tristesse, le ressentiment, les chips, le sucre et des vieux films de James Bond en rafales, voici le choix que je fais maintenant. Sur-le-champ, je me concentre sur le comportement de l’autre (remarque blessante, mensonge, trahison, regard défiant, jugement, manque de respect, ou autre) au lieu de mettre mon attention sur le pincement au cœur que j’avais l’habitude de ressentir et de vouloir chasser sans trop de succès.
Avoir une perspective sur ce que l’autre a dit, ou a fait, me permet de me détacher, d’abord. Mais aussi, à force d’avoir observé le modus operandi du comportement instinctif des pervers narcissiques, par exemple, je sais les reconnaître. Cela me permet de m’extraire psychiquement et de dédramatiser ma propre blessure initiale. Au lieu de la voir grossir, elle se dégonfle.
Remplacer la sensibilité par l’observation
Savoir observer l’absence de civilité de celui ou celle qui vous balance la porte du magasin en pleine figure ne répare pas la marque au front ou au genou, bien sûr. Mais la sensation de pouvoir sur les réactions reptiliennes qui ont su intoxiquer votre organisme dans le passé, deviendra votre nouvelle programmation neurologique. Votre état émotif et mental sont désormais aux commandes de la décision de votre attention que vous allez prendre à cette seconde même.
Dorénavant, vous pouvez identifier le niveau de conscience de certains de vos proches, leur éducation ou non, leur trouble de personnalité, leur caractère dominant, leurs souffrances aussi. Parce que la compassion peut s’engager en vous à partir de cet état d’observation. Ce qui était résolument impossible lorsque votre « ancien moi » était en mode réflexe et s’ancrait dans un ethos de victime.
Voici une suggestion de nouveau mantra pour vous: «Rien ni personne ne saura m’empêcher de passer une belle journée».
En terminant, voici un court «message de l’Univers» (de l’infolettre tut.com) que j’ai reçu et traduit pour vous:
«La déception, sans colère, est la marque d’une vieille âme.
Ne pas être déçu du tout est la marque d’une très vieille âme.
Et faire confiance à la vie si profondément que chaque pas sur son chemin a plus de valeur que là où il était censé vous mener est la marque de la jeunesse éternelle.» -L’Univers
© 2022 Marc André Morel. Tous droits réservés.