Se donner le droit, c’est se donner de la valeur

Le sujet de l’estime de soi est loin d’être un thème réservé aux adeptes de la croissance personnelle des années de macramé post-révolution tranquille. C’est du sérieux. Presque chaque jour, le cas d’un athlète d’élite ou haut dirigeant ou entrepreneur ou simple employé qui se sabote fait le tour du monde.

L’estime de soi est directement liée à la performance. La plupart du temps, l’équation que nous en faisons est linéaire. C’est correct. Mais ce n’est pas que linéaire. C’est multidimensionnel. Il y a plusieurs choses qui se produisent en même temps, dans plusieurs directions, et à différentes vitesses.

Donc, si vous faites augmenter votre estime personnelle grâce à plusieurs petites actions depuis plusieurs mois ou années, avez-vous remarqué et comptabilisé que vous vous sabotiez (inconsciemment) dans différentes situations, réduisant ainsi votre niveau d’estime personnelle?

Et qu’en est-il de ce syndrome de l’imposteur qui vous habite depuis votre dernière promotion? Et toutes ces occasions manquées où vous avez préféré rester célibataire parce que vous n’étiez « pas prête » à rencontrer quelqu’un? Les vacances et voyages à l’étranger moins nombreux? Ou éviter les restaurants au dessus d’un certain budget, pas de bouteilles de vin trop chères, même le samedi? L’image que je vous propose pour illustrer ce dernier phénomène est l’action de remplir une piscine alors que le bouchon au fond est levé.

Tout ce que vous avez à offrir en ce monde est votre valeur. C’est votre monnaie d’échange pour votre niveau de vie, assurances, confort, sécurité, etc. Ce n’est pas votre ancienneté ou vos beaux yeux qui vous gardent au travail, c’est la valeur que vous apportez. Et elle ne tient que de vous. Même si votre employeur réussit à vous « valoriser », il s’agit d’un exercice qui vous revient ultimement. Votre valorisation doit devenir votre priorité. Vous augmenterez en estime de soi et en valeur.

Pour cela, je vous invite à vous « donner le droit ». Dans notre société, nous avez le droit au succès autant que vous avez droit à l’échec. Tout part de notre sentiment de mérite. Nous remettons notre valeur en question aussi vite qu’il en faut pour envoyer un Tweet. Douter de sa valeur, c’est nier sa propre divinité, l’idée même de notre existence et de ce qui a pu nous créer. Ça ne fait pas de sens. Notre valeur est intacte depuis notre naissance – un bébé n’a pas d’estime de soi fragile -, seul l’humain dévalorise et seul l’humain y croit.

C’est en se donnant le droit que l’on se donne de la valeur. Voici un exercice pour vous de faire le plus tôt possible. Faites la liste de choses pour lesquelles vous sentez avoir besoin de vous donner le droit, même si certaines semblent inaccessibles. Voici quelques exemples :
• Je me donne le droit d’être imparfait/e
• Je me donne le droit d’avoir des soucis
• Je me donne le droit de faire de l’embonpoint
• Je me donne le droit de vouloir m’élever au dessus de la masse
• Je me donne le droit de critiquer les gens de mauvaise foi et aux intentions malveillantes
• Je me donne le droit d’être impatient/e
• Je me donne le droit de vouloir mieux pour moi
• Je me donne le droit de vouloir faire beaucoup plus d’argent
• Je me donne le droit de vouloir laisser plusieurs accomplissements derrière
• Je me donne le droit de faire des erreurs
• Je me donne le droit de me sentir coupable
• Je me donne le droit d’être exigeant/e
• Je me donne le droit d’être différent/e
• Je me donne le droit de vivre dans l’abondance et de ne pas avoir à me justifier…

La vie ne vous donnera pas ce que vous voulez, mais bien ce que vous ressentez mériter.

Donnez-vous le droit. C’est depuis votre naissance que vous le méritez.

Marc André Morel
Conférencier professionnel

Photo: Dominik Vasyi

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