Souffrir du mal écarte du bien
Cette phrase, je l’ai apprise pour la première fois dans la cinquantaine. Il m’aura fallu plusieurs répétitions et explications pour en saisir pleinement le sens.
Elle provient d’un enseignement millénaire tiré des textes mystiques juifs anciens, datant du IIIᵉ au VIᵉ siècle : la Kabbale.
« Souffrir du mal écarte du bien » — sans le savoir, j’ai vécu cette vérité pendant une grande partie de ma vie. Aujourd’hui, je me fais un devoir de m’en souvenir. Et je souhaite vous en transmettre l’essence du mieux que je peux.
Il s’agit d’une des plus grandes leçons à intégrer et à appliquer le plus tôt possible afin d’assurer un mieux-être durable et d’éviter bien des souffrances inutiles.
Le sens de cette phrase est simple à comprendre, mais difficile à mettre en pratique. En résumé : si je me plains ou si mes pensées sont dominées par les difficultés que je traverse, je m’éloigne des jours meilleurs.
Enfant, je croyais sincèrement que les malheurs de mon enfance allaient un jour être compensés par une vie heureuse. Dès l’âge de 8 ans, je me répétais : « Ce n’est pas grave si c’est difficile maintenant, car quand je serai grand, je serai heureux. » Mais rendu à l’âge adulte, le bonheur n’était pas au rendez-vous.
La vérité, c’est qu’il n’existe pas de loi comptable dans la vie qui garantisse un équilibre entre les souffrances et les joies. Il est donc tout à fait possible de vivre plus d’épreuves que de bonheurs — ou l’inverse.
Pendant longtemps, j’ai cru que traverser des moments difficiles revenait à faire des « dépôts » dans une sorte de banque de la vie, comme si chaque épreuve me rapporterait ensuite une part équivalente de bonheur. Mais ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent. C’est même souvent le contraire.
Ressentir de la colère attire davantage de colère et éloigne la paix. Ruminer des conflits interpersonnels avec des collègues, des voisins ou des proches empêche l’harmonie d’émerger. Il en va de même pour nos douleurs, nos manques et toutes les situations désagréables que l’on entretient mentalement.
On dit que la douleur est inévitable. C’est vrai : la vie nous met à l’épreuve, et ces épreuves nous font évoluer. Mais la souffrance, elle, est optionnelle. Et c’est là que réside notre véritable pouvoir.
Il y a une différence entre vivre une épreuve et s’y attarder indéfiniment. Une séparation, par exemple, fait mal. Mais en reparler ou y penser constamment, des années plus tard, revient à entretenir une souffrance qui, elle, nous éloigne du bien.
En somme, les grandes épreuves — deuil, maladie, pertes financières — doivent être vécues pleinement, sans résistance. Le cycle émotionnel, spirituel et physique doit se boucler.
Pour le reste, plus vous apprenez à vous libérer rapidement de la souffrance auto-infligée, plus vous ouvrez la porte à ce qui vous fait du bien.
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