Trouver sa place dans le monde
Trouver sa place dans le monde, c’est trouver son verbe. Un verbe conjugué avec service, composé au temps présent, jamais en retard, ni en avance sur sa destinée. Pour trouver sa place dans le monde, il n’est pas nécessaire de connaître le monde dans lequel elle se situe. Notre responsabilité est de savoir ce que notre âme a préparé pour les gens qui en font partie. Notre place, il importe surtout de l’accepter, la révérer et de l’exprimer.
L’histoire de Fadi
Il était une fois Fadi, ce jeune homme du Québec. Fadi avait longtemps cherché sa voie, ce que son coeur voulait lui dire. Mais le coeur ne dit pas les choses, il les murmure. Après avoir créé plusieurs silences pour l’entendre, il a compris qu’il devait quitter le Canada pour aller au Moyen-Orient. Là-bas, il a ressenti le besoin d’enseigner aux enfants. Il se sentait libre. Il était précisément là où il devait être.
Tout à coup, la guerre des États-Unis en Irak éclata. Après des mois à se cacher là où il le pouvait, il réussit à être ramené à Montréal. En arrivant à l’aéroport, après avoir embrassé ses proches qui l’attendait frénétiquement, il prit sa mère qui pleurait par les épaules, et en la regardant droit dans les yeux, lui dit: « Maman, je sais que c’est la guerre et que tu es inquiète pour moi, mais je dois retourner… maman, j’ai trouvé ma place dans le monde ».
Chaque fois que quelqu’un trouve sa place dans le monde, la Terre chante. Peu importe sa couleur, sa position et sa promesse, notre place c’est notre place. Et personne ne pourra jamais être assis à notre place. La raison d’être de notre place, c’est nous. Il faut la trouver. Car sans elle, on n’est pas nous.
Nos rôles changent, notre mission demeure
Notre chaise ne fait pas notre place. La chaise change, la place demeure. Depuis l’âge de 14 ans que je fais de la scène et que je m’identifie à ce rôle auquel on donne le nom de conférencier. Imaginer quitter cette chaise me donne la frousse. Mais là, comme pour le vôtre, mon rôle est en mutation.
En tant que conseillère, infirmière, gestionnaire, agent, entrepreneur, avocate, enseignant, adjointe, etc, des tâches s’ajoutent et d’autres disparaissent. De plus en plus de rôles deviennent désuets dans leur forme actuelle. Sans compter que 55% des emplois de 2030 ne sont pas encore inventés. La chaise musicale est lancée!
Pour s’en sortir, pour ne pas briser psychologiquement, il est préférable d’apprendre à lâcher prise sur le « quoi », nos tâches spécifiques, mais à demeurer non-négociables sur le « pourquoi », notre raison d’être profonde. L’idée est de ne pas nous attarder aux véhicules utilisés, mais de garder notre route.
Plus facile à dire qu’à faire. Chose certaine, il m’aura fallu plusieurs marches en forêt et exercices d’introspections pour arriver à avoir une vision plus actuelle et juste de ma réalité: « (…) je peux faire autre chose et j’accomplirai encore ma mission: scénarios de film, romans, entrevues, documentaires, lire aux non-voyants, enseigner… ». Voyez-vous les possibilités pour vous?
Trouver sa place dans le monde, c’est le prolongement de soi au bénéfice d’autrui. Cela ne prend pas nécessairement la couleur des activités comme telles, mais de ce qui est accompli.
Et vous? Quelle est votre mission? A-t-elle changée de couleur depuis le temps? Êtes-vous un peu confus/e? Si oui, c’est normal, à l’occasion. Mais si ça dure, il faut clarifier et préciser tout ça. Chaque mois de janvier, je vous propose de faire certains exercices de découverte lors du Sommet. Primordial pour trouver ou retrouver sa place dans le monde.
Ce n’est pas la chaise que l’on choisit qui importe, c’est la place que l’on prend.
Marc André Morel
Montréal, Canada
Photo: Eduard Militaru
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