Travailler dans la deuxième dimension

Travailler en deuxième dimension, c’est d’abord planifier, organiser et exécuter son travail en silence. Isolés à la maison avec un ordinateur, notre cerveau et nos yeux sont au front. Ils encaissent le coup les premiers. Mais la réalité du travail à distance dissimule des réalités toutes aussi subtiles que puissantes, rarement nommées. Elles révèlent la profondeur de l’individu, de son cheminement, de son bagage – réglé ou non -, de son niveau de maitrise sur elle ou lui-même.

Les creux silencieux contrastent avec notre travail mental soutenu et les neurones qui surchauffent, question de ne pas manquer l’échéance et de rien oublier, galopant d’un courriel à l’autre.

Les silences sont interrompus par les appels téléphoniques et vidéos, des intermèdes qui nous rappellent que nous ne sommes pas seuls, mais que nous sommes toujours plongés dans un univers parallèle de pixels, d’interprétations numériques translucides, que la troisième dimension a à offrir.

La peur du silence

Êtres grégaires et animaux sociaux que nous sommes, il n’est pas donné à tous de bien s’adapter à cette forme d’autonomie, de responsabilisation personnelle et de contacts éphémères offerts en cristaux liquides et données cellulaires, au mieux.

Le silence est la première chose qui frappe quand on devient travailleur autonome ou télétravailleur. Et pour la majorité, il est insupportable. Certains doivent garder la radio, la télé ou de la musique en arrière-plan, sinon l’âme panique. Le père de la physique quantique, le physicien et Prix Nobel, Max Planck, disait que – je paraphrase – « les problèmes de l’Homme sont créés par son incapacité à demeurer seul en silence ».

Quoiqu’il en soit, l’anxiété provoquée par ce vide inhabituel est réel et amène à surconsommer la nourriture, l’alcool et les drogues. Les ventes d’alcool ont grimpé de 17% depuis les premiers confinements. Sachez que la meilleure façon de combattre la « peur » du silence, c’est avec le silence. Comme l’enseignait Dr Carl Jung, l’humain doit apprivoiser son monde intérieur, car « plus on y résiste, plus le problème persiste », affirmait-il.

Renouer avec la troisième dimension

Le travail à distance comprend beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients. Cependant, il faut savoir ne pas abuser d’une bonne chose. Même avec deux ou trois jours de travail en personne au bureau, nous avons tous le pouvoir de reprendre abondamment contact avec la troisième dimension. Voici quelques trucs :

1-Faites le plein de contacts et d’échanges lorsque vous passerez au bureau – en prenant la peine de préparer vos rencontres et sujets de discussions d’avance.

2-Pour garder vos yeux en santé et garantir un meilleur sommeil, limitez-vous à cinq heures de lumière bleue chaque jour – lisez sur papier au lieu d’à partir de l’écran.

3-Prenez l’habitude de lever les yeux souvent afin de regarder au loin – au moins deux heures par jour – en marchant ou en regardant par la fenêtre.

Que pensez-vous de tout ça? Dites-moi si vous êtes d’accord ou non! Qu’est-ce qui vous fait réagir le plus?

Prenez soin de vous!

Marc André

Photo : Pixabay

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