Plus il y a de différences moins il y a de différences

Pensez-y. Plus il y a de différences moins il y a de différences.

Différences extérieures

Simplement vue de l’extérieur, plus la variété de couleur de peau, style vestimentaire, coiffure et maquillage existe, moins elle captera notre attention. C’est lorsqu’une société entière se confond à elle-même et semble sortir du même moule qu’un individu aux attributs singuliers deviendra une exception. Moins d’exceptions, moins de réactions.

Différences intérieures

Viennent ensuite les différences invisibles à l’oeil nu. Soit le caractère, la personnalité, les valeurs, les croyances, la culture, le degré d’intelligence, jugement, niveau de conscience, pensées, état d’esprit, ego, blessures, santé ou souffrance mentale et physique.

Même si les dimensions de cette dernière catégorie forgent davantage la personne que j’ai devant moi, ce sont les différences extérieures qui envahiront mon esprit et mon niveau de tolérance ou non face à cet individu ou groupe.  Pourtant, outre la morphologie et couleur, il s’agit souvent de fioritures, vagues et tendances éphémères – suivant des courants de modes et de styles. On aime ou on n’aime pas. Cela ne dit rien sur la personne visée en bout de compte. Que sur nous et nos préférences.

Uniques ou conformistes

À l’école secondaire où j’allais, une des pires insultes dont on pouvait être imputé était d’être «conformiste». Sachant à peine ce que ce mot d’une ou deux syllabes de trop signifiait, la pression d’être unique et différent était palpable.

Pourtant, nous portions tous des jeans extrêmement serrés, de marque Jeanius ou Jordache, avions sensiblement la même coiffure, les mêmes expressions orales et vocabulaire. Surtout la même éducation académique. Pas vraiment de différences ici. Entre les «granos» qui écoutaient de la musique québécoise, les «mods» qui vibraient au disco, les «punks» chaussés de Doc Martens et les «nerds» qui survivaient du mieux qu’ils pouvaient, nos véritables essences individuelles étaient retenues. Elles apparaissent en corrélation du niveau de confiance en soi qui émergeait au sein de l’adulte que nous devenions.

Homogène ou hétérogène

On dit qu’aux États-Unis, les nouveaux arrivants deviennent «américains». Tandis qu’au Canada, génération après génération, les communautés culturelles gardent leur langue et une bonne partie de leurs coutumes. La métaphore de la «mozaïque» est souvent utilisée pour décrire cette situation au Canada.

Entre ces deux pays, l’intolérance et les oppositions face aux différences sont plus fortes dans le pays qui semble vouloir se conformer à une identité nationale unique – «America». On ne doit pas confondre «unité» avec absence de différences, cela serait de l’hypocrisie.

Si les personnes affichaient de très nettes différences – extérieures et intérieures – entre chacune d’elles, on ne pourrait plus voir de différences.

Voilà une bonne raison pour éviter de tomber dans le piège de ressentir le besoin de «vendre» nos différences aux autres. Nous pouvons nous construire par nous-mêmes, nous réaliser, prospérer et avoir nos propres opinions.

Une personne est une personne. Un humain, un humain. Pour le reste, c’est différent. Et c’est tant mieux. 

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