Faire des pas de géant (en moins de temps)
Quelle est la différence entre celles et ceux qui réalisent de grandes choses –qui leur tiennent à cœur – et ceux qui, après 35 ans de carrière, se disent simplement : « C’était correct. »?
On a travaillé, on a payé la maison, élevé les enfants, voyagé. La vie était bonne. Mais, parfois, une impression reste : il manquait quelque chose.
Ce quelque chose, c’est souvent un rêve mis de côté : un livre non écrit, un projet entrepreneurial jamais lancé, une carrière qu’on aurait voulu pousser un peu plus loin, une implication communautaire à peine effleurée.
Et pourtant, on a tous les mêmes 24 heures.
Alors pourquoi certains accomplissent davantage, même en menant une vie aussi remplie que la nôtre? Des chercheurs ont étudié cette question en observant des gens « ordinaires », mais aussi des figures bien connues comme Bill Gates ou Richard Branson. Ils ont découvert plusieurs points communs. Et le plus frappant : ces gens-là ne fonctionnent pas avec une “to-do list” classique.
La fausse sécurité de la liste
Vous voyez la fameuse liste de choses à faire qui s’accumule sur le coin du bureau? On y coche des tâches, on en rajoute. Ça ne se termine jamais. Comme un solde de carte de crédit qu’on paie, puis qu’on recharge aussitôt.
J’ai travaillé à la plonge dans un resto alors que j’étais étudiant. Le plus dur, ce n’était pas de laver la vaisselle, c’était quand, après 8 heures de boulot, tout était propre… et que deux collègues en pause venaient y déposer leurs assiettes sales. C’est exactement l’effet d’une liste sans fin : chaque fois qu’on pense en voir le bout, quelque chose se rajoute.
Ce phénomène, les psychologues l’ont bien documenté. Une liste de tâches interminable pèse sur notre charge mentale. Et comme chaque coche sur la liste déclenche une petite dose de dopamine, on devient accro… à l’illusion de productivité.
Vous l’avez sûrement déjà fait : accomplir une tâche non prévue, la rajouter à la liste, juste pour le plaisir de la rayer. C’est normal. Mais ce petit plaisir à court terme peut devenir un piège.
L’ennemi, c’est l’urgence permanente
La dopamine nous pousse à faire les tâches faciles ou urgentes : courriels, appels, messages. Ce sont les « feux à éteindre ». Mais ce n’est pas là que se créent les avancées profondes. Ce qui transforme une carrière, une vie, c’est ce qu’on appelle les activités importantes mais non urgentes : apprendre, créer, bâtir, proposer des idées nouvelles.
Or, ces activités-là exigent qu’on s’arrête. Qu’on réfléchisse. Qu’on résiste à la tentation de simplement cocher une autre case.
Créer du temps long
Les gens qui accomplissent de grandes choses ont compris une chose : il faut réserver du temps pour ce qui compte vraiment. Une ou deux heures par semaine. Sans notifications. Sans distraction. Pas pour réagir, mais pour construire.
Je le vis moi-même. Quand vient le moment d’écrire, de tourner une vidéo ou de structurer un nouveau projet, c’est mille fois plus facile de retomber dans les courriels ou les “petites” tâches. Mais si je ne le fais pas, ma visibilité, ma notoriété, ma progression s’arrêtent.
La vraie urgence, c’est d’éviter les regrets
Un jour, vous regarderez votre parcours. Peut-être avec satisfaction. Peut-être avec ce soupçon d’amertume : « J’aurais pu faire plus. »
Alors, je vous invite à une chose : arrêtez-vous. Ne serait-ce qu’un peu. Identifiez ce qui est important pour vous – mais non urgent – et protégez ce temps comme s’il était vital. Parce qu’il l’est.
Vous avez payé la maison. Vous avez élevé les enfants. Vous avez fait de belles choses. Mais il est encore temps d’aller plus loin, à votre façon.
Bonne semaine à vous. Et si ce message vous parle, n’hésitez pas à me le dire.
À bientôt.
Marc André
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