La règle No 6 ou l’art des possibilités
Deux premiers ministres sont assis dans une pièce en train de discuter, la porte s’ouvre brusquement, et son assistante entre en courant et dit : «Monsieur le Premier ministre, j’ai Nelly sur le téléphone, et elle a vraiment besoin de vous parler! C’est urgent!». Et le Premier ministre répond, «Ah ah ah, rappelez-vous : Règle n°6». Son assistante sourit et acquiesce en disant: «Bien sûr», puis s’en va.
Vingt secondes plus tard, la même chose se produit. Elle fait irruption : «Ils disent que c’est très urgent, et maintenant cette personne est aussi au téléphone, et vous devez vraiment venir prendre cet appel», a-t-elle dit. Le Premier ministre répond de nouveau : «Ah ah ah, souviens-toi de la Règle n°6».
L’autre Premier ministre s’approche et dit : «Je n’ai jamais rien vu de tel! Vous devez me dire : qu’est-ce que la Règle n° 6 ?». Et il sourit et dit: «La règle n °6 est vraiment simple. C’est: ne vous prenez pas si au sérieux!». Et l’autre premier ministre dit : «Wow, quelles sont les cinq autres règles alors?». Il dit : «Il n’y en a pas. C’est la seule règle!».
Tout est urgent quand on se sent important
Tirée du livre, L’univers de la possibilité: Un art à découvrir (Benjamin et Rosamund Zander, éditions Un Monde Différent), cette histoire évoque pour moi plusieurs choses. D’abord, la leçon au premier degré : ne pas me prendre tant au sérieux. Ce qui peut se traduire en un réflexe égotique de devenir susceptible lorsque un conseiller du service à la clientèle ne saisit pas le but de mon appel la première fois, ou m’impatienter lorsque la vielle dame – qui nous suit partout – choisit de sortir sa monnaie du fond de son sac pour payer avec précision malgré la file qui s’allonge.
Pour plus de performance et de collaboration
À vue de ciel, cette histoire me rappelle l’ironie et la contradiction avec lesquelles je conjugue mes propres efforts de performance et de collaboration. Si nous présumons désirer donner le meilleur de nous-mêmes et obtenir les meilleures performances possibles, quelles sont alors mes véritables motivations? L’excellence ou avoir raison? Être un modèle pour mes enfants et mes employés ou vouloir que les choses se fassent « à ma manière, à ma façon»?
Le travail d’équipe, c’est l ‘équipe d’abord, le travail suivra
Pour la suite, je ne peux m’empêcher d’y voir une leçon fort salée de travail d’équipe et de saines communications interpersonnelles. Car, avouons-le, le travail d’équipe est davantage une question d’équipe que de travail. Les coéquipiers d’abord, le travail suivra!
Quoiqu’il en soit, l’importance d’apprendre à me maîtriser avant de juger, condamner, mépriser ou m’énerver, est au cœur de mon succès professionnel. Mais surtout, de la personne que je souhaite devenir. J’ai encore du chemin à faire.
Qu’en pensez-vous? Écrivez-moi.
Marc André
Photo : Andrea Piacquadi
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