La révolution du savoir-être
Propulsés par le triangle du succès, publié par l’université Harvard au cours des années 1960, les trois vecteurs de réussite professionnelle pour chaque travailleur sont les suivants :
Savoir. Posséder les connaissances académiques pertinentes, ainsi que de l’expérience.
Savoir-faire. Maitriser les habiletés nécessaires à l’accomplissement de votre rôle organisationnel, grâce à la formation, méthode empirique, encadrement, évaluation, répétition et accumulation d’heures à la tâche.
Savoir-être. Communément surnommé «attitudes», le savoir-être correspond aux forces ou qualités qui vous caractérisent. Par exemple: respect, adaptabilité, collaboration, intégrité, résilience, etc. Elles définissent la personne que vous êtes, ou celle que vous choisissez de devenir. Car elles se développent, contrairement au mythe véhiculé. Par exemple, une personne peut devenir ponctuelle, plus organisée ou empathique. Faire part d’une «bonne attitude», souvent qualifiée de «positive», n’est qu’un trait de caractères parmi tant d’autres, rien à voir avec l’intitulé de la rubrique.
L’apprentissage automatique (Machine Learning) entre par la grande porte. Depuis quelques années à peine, la place que prend l’intelligence artificielle est exponentielle et tout à fait saisissante. Des systèmes téléphoniques et domestiques à commandes vocales, aux algorithmes de recherche internet, en passant par l’automatisation de rôles jadis tenus par des humains, les termes du travail ne seront plus jamais les mêmes.
Une pléthore de dimensions du savoir et du savoir-faire seront relégués à l’intelligence artificielle. Il est donc intuitif de déduire que le savoir-être de chacun deviendra son principal moteur de réussite.
Avec les pays d’Asie qui sont devenus les usines du monde, la plupart des pays dont nous sommes citoyens et travailleurs passent à des économies tertiaires, c’est-à-dire de «services». La France produit et transforme encore un peu, grâce à des géants comme Renault et Total. Outre quelques mines, au Québec, on ne se concentre plus sur les matières premières ou la transformation depuis plusieurs décennies.
Dans une économie de services, les traits de caractère seront de plus en plus importants, car l’apport humain deviendra le facteur de différenciation principal. Autant pour un cabinet d’avocats, une firme de conseil ou une startup. Et surtout pour les gestionnaires et leaders de toutes les équipes.
La pénurie de main-d’œuvre actuelle est temporaire. Elle s’aggravera avant de se résorber, comme tout le reste. Quoiqu’il en soit, comme la plupart des employés quittent leur poste à cause du style de gestion de leurs supérieurs, le moment de rafraichir le savoir-être de vos dirigeants n’a jamais été aussi percutant. Et pour ce qui concerne la rétention des clients, l’impact du choix que votre organisation fait pour son personnel est plus grand que vous le croyez.
C’est pourquoi je prédis une révolution du savoir-être. La concentration sur le savoir et le savoir-faire que la révolution industrielle a créé et perpétué, sera désormais de plus en plus délégué à la technologie.
Imaginez… votre arme ultime, c’est vous! C’est la revanche de vos forces de caractère. Celles dont vous avez hérité, mais surtout, celles dont vous avez fait le choix de développer. Désormais, plus que jamais, c’est vous qui décidez de votre sort, au travail et dans votre vie personnelle. Car il nous arrive ce qui nous ressemble.
Faites l’exercice avec votre équipe. Découvrez vos forces individuelles et participez à l’exercice qui confirmera le pouvoir que vous possédez sur vos résultats. Tout ça, et plus, dans ma nouvelle conférence, «La révolution du savoir-être».
Marc André
Photo: Pixabay
© 2021 Marc André Morel. Tous droits réservés.
Bonne prédiction, moi personnellement c’est ce qui m’a permis à 30 ans de passer d’assembleur, à technicien, ensuite à chef d’équipe et finallement à responsable de production pour la même compagnie de photonique de 2001 à 2007. quand j’ai arrêté en 2013, je fesait la moitié de ma journée, les tâches du direction de production. Aujourd’hui je suis toujours pour la même compagnie comme spécialiste soutien technique à 24h semaines, avec moins de stress et j’ai 52 ans seulement.
Seul bémol dans le côté savoir être 2021, je vois beaucoup trop de jeune avec des belles attitudes et des sourires digne d’un orthodontiste, qui commence avec un entrainement bâclé et sans connaissance générale du travail et selon moi, ça va toujours leur nuire, c’est l’avantage de commence à la base et apprendre à travailler( ça ne s’enseigne pas à l’école).
Prend l’exemple des series télé où les patrons s’improvise comme employé pour avoir le bon poul pour les évaluer, c’est ce qu’il faut faire à tout les échellons. Connaitre l’origine des choses pour mieux comprendre ce que l’on a à faire pour ensuite l’améliorer sans cesse.
Moi c’est ma recette en tout cas…
Cher Yan, merci de ta généreuse réaction inspirée! Bravo pour ta lucidité et intelligence concernant la question du savoir-être, version génération Z, notamment. D’accord avec toi pour l’importance d’acquérir la base – savoir et savoir-faire. L’expérience me démontre qu’à une ère où la responsabilité du développement des compétences est de plus en plus délégué à l’individu (courant entamé dans les années 2000), la curiosité et le désir de grandir, de se former, d’apprendre et d’exceller engendrent les savoirs que tu évoques. Inversement, les compétences techniques et connaissances n’influencent pas le savoir-être. Ce qui est doublement à ton honneur! Bonne continuation! -MA
Bon article.! Merci de nous faire réfléchir et de nous permettre d’avancer.
Avec plaisir, chère Andrée! Merci de votre commentaire, j’apprécie! -MA
Très beau texte, visionnaire, bravo!
Merci à vous, Marcel, d’avoir pris le temps de lire et de commenter! À la prochaine! -MA