Pourquoi les employés détestent leur patron

Depuis mon hôtel situé en plein cœur de Times Square à Manhattan, au petit déjeuner, je suis tombé sur une copie du Wall Street Journal. Depuis des décennies, ce légendaire Journal présente chaque jour un sondage de mille répondants pertinent au monde des affaires.

Alors que j’étais en route pour présenter une formation sur l’esprit d’équipe chez NASDAQ, le titre du sondage m’a sauté aux yeux : « Saviez-vous que vos employés vous détestent? ». Wow! Après avoir dévoré ses quelques paragraphes, j’en suis demeuré coi, mais surtout, déterminé à diffuser les principes édifiants que la conclusion contenait.

En somme, selon l’étude, ce qui rebute le plus les employés face à leur supérieur est le comportement démagogique de ce dernier. En d’autres mots, être témoin des actions du patron à tenter de se faire aimer des membres de son équipe créera du ressentiment entre les employés et leur chef. Non seulement la prémisse des actions de ce dernier est basée sur un mensonge mais le sentiment de trahison qui s’ensuit pourrait bien être fatal pour toutes ses relations individuelles.

Il semble donc clair qu’à vouloir se faire aimer, on finira par être détesté. Pas par malice, mais définitivement par manque d’authenticité et de jugement. Voici ce que l’on recommande de dire plus souvent à nos employés afin de gagner leur cœur et en capital de sympathie :

1. Merci – la force de l’appréciation, validation et reconnaissance sincères ne sont plus à prouver. Dites-le. Ex : « Marie, j’aimerais te remercier pour ton aide précieuse hier, tu m’as offert du temps que tu n’avais pas et grâce à tes habiletés techniques meilleures que les miennes, j’ai réussi à terminer mon projet à temps. Merci encore ».

2. Je m’excuse, c’est mon erreur – savoir reconnaître son erreur et l’admettre, individuellement ou face à son équipe, vous ferons gagner en leadership et engagement de vos gens, peu importe ce que les gestionnaires plus sénior vous ont enseignés. Dites-le. Ex : « Écoutez tout le monde, je voudrais vous dire que la décision d’aller avec le fournisseur XYZ n’était pas une bonne idée finalement. C’est mon erreur et je m’en excuse, je sais que plusieurs ont donné des soirées à ce projet, c’est réellement apprécié. Maintenant, c’est le temps d’aller de l’avant ».

3. Je ne sais pas – Il est humain de croire qu’un poste de leader est octroyé à un individu jouissant de plus vastes connaissances. C’est humain, mais c’est (de plus en plus) faux, dangereux et stupide. Dites-le. Ex : « David, c’est une bonne question que tu me poses là, je ne connais pas la réponse et je ne veux pas te répondre n’importe quoi. Si tu permets, je pourrais vérifier avec les ressources humaines et te revenir d’ici demain, est-ce que ça te va? ».

Tout ceci peut nous sembler bien évident et aller de soi. C’est vrai, c’est simple et c’est ainsi que nous aimerions être traités. Mais depuis la publication de la référence populaire en matière de principes de relations humaines en 1936, « Comment se faire des amis et influencer les autres », de mes années comme consultant et formateur au sein de l’entreprise fondée par son auteur, Dale Carnegie, et depuis que j’ai le privilège de travailler avec des centaines d’organisations en matière de leadership et communication, force est d’admettre qu’il est encore extrêmement difficile pour l’humain leader de changer ses habitudes et de se mettre au niveau empathique des membres de son équipe. Voilà pourquoi je recommande et enseigne des méthodes pour créer de véritables changements en lançant un mouvement par la base, en plus de poursuivre le travail de haut en bas.

Dites-le!

Marc André

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