Se réaliser – version Emily Dickinson
Emily Dickinson est une poète américaine du 19e siècle absolument singulière.
Même en mettant son oeuvre immense de côté – enseignée depuis plus de cent ans à tous les élèves du primaire aux États-Unis -, son histoire mérite de s’y poser un instant et d’en prendre une leçon de vie incomparable.
Au-delà de la poésie, dont je ne m’y connais rien, mais que j’apprécie, cette femme me fascine. Ayant vécue de 1830 à 1886, une époque marquée par des traditions religieuses ne laissant aucun espace à l’épanouissement des femmes. Pas de droit de vote, d’études supérieures ou de publier. Entre autres.
Très jeune, elle savait ce qu’elle voulait devenir: poète. Imaginez! C’est un constat difficile à faire avaler à son entourage aujourd’hui, imaginez dans un village du Massachusetts, où on attendait des femmes qu’elles soient des moulins à bébés et des épouses «exemplaires». Son père, avocat et homme politique, avait d’ailleurs publié un article dans le journal du Amherst College sur les vertus de l’épouse frugale et efficace. Ouais!
Elle ne s’est jamais mariée et n’a jamais eu d’enfants. À peine quelques prétendants. Elle a passé une partie de ses journées à aider sa mère, oui, mais surtout, à écrire. À exercer sa passion, davantage à répondre à l’appel de son essence, de son âme, de sa véritable raison d’être. Écrire. Et elle a écrit de son adolescence jusqu’à sa mort à l’âge de 55 ans. Sur un pupitre pas plus grand que 18 pouces par 10 pouces de superficie, avec une vue donnant sur les Adirondacks.
Sauf à quelques occasions, sans son approbation, certains ont forcé la publication d’un de ses poèmes dans un des journaux locaux, sans son nom mentionné une seule fois.
Comme disait Khalil Gibran, «notre métier est inscrit dans notre coeur à la naissance.» Elle a répondu «oui» à l’appel. Pas de reconnaissance, pas de gloire, pas de fortune. Seulement «être» ce qu’elle était. Car les gens qui se réalisent doivent devenir ce qu’ils peuvent devenir.
Emily Dickinson est l’exemple le plus éloquent de la responsabilité que nous avons tous à aller de l’avant en fonction de nos forces, nos talents, nos dons et désirs provenant de la haute partie de nous-mêmes.
Avec les possibilités d’emplois actuels, des retraites de 20 ou 30 ans, les opportunités de devenir ce que nous pouvons devenir n’ont jamais été aussi grandes et accessibles.
Et pour ceux que la notoriété et la grande abondance financière intéressent, le choix de cette femme de servir ses talents et désirs a rapporté des centaines de millions de dollars en revenus. Et continue de le faire.
PS: Si vous souhaitez découvrir davantage vos forces et talents, je vous invite à remplir le test psychométrique gratuit (offert dans toutes les langues) que vous pouvez retrouver sur la page Biographie de mon site ici.
—
PHOTOS DE LA MAISON ET CHAMBRE D’EMILY DICKINSON:
Cet été 2024, je suis allé à Amherst (5 heures de Montréal) visiter sa maison, devenue un musée. Voici quelques photos.
Sa vie a été racontée de façon moderne en trois saisons captivantes dans la série Dickinson, présentée sur Apple tv+ dès 2019.
C’est sur le plateau de Tout le monde en parle, où l’autrice québécoise Dominique Fortier présentait sa version de la vie de la poète dans son petit bijou de livre, Les villes de papier – qui lui a mérité le prix Renaudot de l’essai en 2020 -, que j’ai découvert l’existence d’Emily Dickinson. En espérant que vous en ferai de même.
Marc André
© 2024 Marc André Morel. Tous droits réservés.