Arrêter de croire en soi

L’âme c’est l’âme. Et l’âme, c’est la chef, la destinée, notre essence, ce que l’on est. L’égo veut ce qu’il veut. Et ce qu’il veut, c’est gagner sur notre âme, nous séparer d’elle. Il a donc intérêt à nous faire douter.

Le fait de « croire en soi » induit la possibilité de « ne pas croire en soi ».

Pour sortir de ce cercle vicieux, avancer avec confiance et en finir avec le doute, voici quelques pistes.

Tout d’abord, au lieu de « croire en vous », centrez-vous sur l’appel du moment, sur ce qui fait du sens pour vous. Par exemple, rappelez-vous lorsque vous aviez voulu essayer quelque chose de nouveau ou prendre la parole à l’école. Vous l’avez fait et, malgré la peur et l’angoisse, ça s’est bien passé, vous avez grandi. Votre pulsion d’y participer, nourrie par votre intuition, étaient plus grands que le reste. Et le reste, c’est la peur, le doute, les échos des croyances limitantes accumulées depuis votre naissance, et vos propres insécurités non justifiées.

Même si l’exemple de parler en public au primaire ou secondaire n’est pas pertinent pour vous, il y en a sûrement des dizaines qui sauront coller à votre réalité, à un moment où vous avez besoin d’incarner confiance et conviction : entrevue d’emploi, épreuve sportive, rencontre avec la haute direction, première expérience de gestion d’une équipe, utiliser une nouvelle technologie, former du personnel, etc.

Pour arrêter de « ne pas croire en soi », il faut aussi cesser de « croire en soi ». Pensons-y, ce n’est pas nécessaire pour une fleur de croire en elle pour pousser, rayonner et être. Votre magnifique animal domestique ne remet pas son niveau de confiance en question avant de chasser un écureuil, jouer ou prendre sa place dans votre demeure. Un bébé n’a pas besoin de « croire en lui » pour tout expérimenter de son environnement, y compris se lever pour marcher ou courir.

En lançant à haute voix « Vas-y t’es capable », se cache invariablement la fibre du doute, de l’admission de l’impossibilité, d’une potentielle non-réalisation, de « l’incapacité » de la personne en question.

Misez davantage sur ce qui fait du sens et sur votre intention ultime. Par exemple, lorsque j’ai le privilège de donner un coup de main à un conférencier pour sa présentation, une des premières étapes consiste à s’entendre sur le fait que l’on doit tourner l’attention sur l’auditoire, et non sur le conférencier.

À partir du moment où l’on se présente à notre mission du moment, armé d’un regard sur soi plutôt que sur ceux que l’on sert, la partie est perdue d’avance. En résultera une prestation égocentrique, rigide, cérébrale, inauthentique, et fort probablement, médiocre. Se soucier de ce que nous allons dire, de notre apparence, de ce que les gens pourront penser de nous, nous met automatiquement en péril. C’est à ce genre d’exercice que l’égo se régale et nourrit ce duel de confiance en vous qu’il a si habilement su créer.

Lorsque vous sentez vos planchers devenir trop fragiles, répétez-vous simplement ceci, à plusieurs reprises : « Je suis », « Je suis », « Je suis », « Je suis », « Je suis », « Je suis », « Je suis »…

Arrêtez de « croire » en vous. Vous « êtes ».

Marc André Morel CSP
Conférences – Formation – Coaching Conférenciers

 Photo: Mike Von

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