De la constance pour plus de croissance

En 1911, deux explorateurs se sont fait concurrence afin d’être les premiers à atteindre le Pôle Sud. La première équipe, menée par le Norvégien Roald Amundsen, est partie trois semaines avant celle dirigée par le Britannique Robert Scott.

Il s’agit d’un périple de plus ou moins 5000 km pour chacun. C’est l’équivalent de marcher de la ville de Québec à Vancouver, parmi les terres, prairies, rocheuses, agressés par les éléments, impitoyables et imprévisibles.

En bout de compte, Amundsen a planté son drapeau 33 jours avant son rival, Scott, amer et sceptique. Même si le Norvégien avait 21 jours d’avance, son aventure aura tout de même duré huit jours de moins.

Leçons d’Amundsen v. Scott 1911

Quoiqu’il en soit, plus d’un siècle plus tard, la stratégie d’Amundsen est étudiée dans les universités et programmes de leadership partout dans le monde. Chaque jour, peu importe les conditions climatiques, l’équipe Norvégienne parcourait 32 km (20 miles). De son côté, les jours de beau temps, Scott et son équipe pouvaient accumuler entre 60 et 80 km en une journée, glissant sur leurs skis. Les jours de précipitations ou de grand froid, ils se reposaient dans leurs tentes.

La discipline du « 20-Mile-March »

La discipline du 32 km (20-Mile March) se fait en deux temps. D’abord, même lorsque c’est difficile, on se lève et on marche. La stratégie n’est pas complète sans posséder  la force de retenir ses élans en émettant et respectant la limite préétablie, même si vous en avez encore les forces.

La croissance grâce à la constance

Dans son bestseller «Great by Choice», Jim Colins et son équipe de chercheurs, partagent plusieurs exemples probants d’entreprises qui ont connu une croissance soutenue fabuleuse grâce à cette tactique. C’est entre autres la méthode que Steve Jobs a utilisée dès son retour comme chef de la direction chez Apple.

Une vie meilleure grâce à la constance

Pour favoriser notre carrière ou nos objectifs personnels, la leçon est claire : la constance dans nos efforts. Chaque jour. Combien d’entre nous ont déjà payé le prix d’un blitz de travail de dernière minute? Sans compter les marathons de huit, dix ou douze heures passées devant l’écran de son ordinateur, avec un cerveau lourd le lendemain?

Suite à l’étude de cas tels que ceux d’Amundsen v. Scott, Southwest Airlines, Strycker v. USSC, Apple, et d’autres, Jim Collins en arrive à la conclusion qu’il n’existe pas de modèle universel pour déterminer la quantité de travail à mettre sur un projet ou un autre. La bonne vieille méthode empirique d’essais et erreurs demeure la solution. Nous pouvons avoir plusieurs mécanismes de performance de type «Marche-de-32km» en cours : plan d’épargne, réorientation professionnelle, perte de poids, meilleurs résultats au travail, et ainsi de suite.

L’univers ne favorise pas ceux qui s’appuient sur leurs talents ou la loterie

Les gens et les entreprises qui pourchassent le prochain Klondike, le «grand coup», qui les couvrira de succès et d’or (The Next Big Thing), seront éliminés par ce que ceux qui se présentent chaque jour auront créé, à partir de ce qu’ils contrôlaient.

Marc André Morel
Montréal, Canada

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