Facteurs de risque d’épuisement

L’épuisement professionnel (« burn-out ») est la première cause d’invalidité dans les organisations au Canada, et la deuxième dans le monde, selon l’OMS.

Plus de la moitié des travailleurs souffriront d’épuisement professionnel (54%), les gestionnaires intermédiaires étant parmi les plus à risque (20%). Une personne sur cinq est traité pour une dépression. Mais combien ne le sont pas et souffrent en silence?

Voilà deux décennies que je partage les meilleures avertissements et solutions possibles, depuis le jour où j’ai cessé de me promener d’hôpital en hôpital et de spécialiste en spécialiste, après avoir rencontré ce mur d’une douleur pratiquement indescriptible en 1998.

Pour prévenir de glisser vers la spirale descendante et de faire partie des statistiques, voici une partie du contenu de ma conférence, «Se surpasser sans s’épuiser», présentée autant au Québec, Canada, en France et au Maroc.

FACTEURS DE RISQUE D’ÉPUISEMENT:

Passionnés, parfois zélés. C’est en dépit de ma personnalité solaire, mon enthousiasme et ma générosité que je suis tombé au combat. Ceux qui évitent les responsabilités et qui sont négatifs souffrent rarement d’épuisement. Attention à vous, les Ferrari et autres performeurs de premier niveau.

Perfectionnisme. Par exemple, la rédaction de courriels. Cet outil est sensationnel pour l’échange d’idées, de directives et d’informations. Un courriel devrait être rédigé selon son degré d’importance et de longévité, pas selon la personnalité du rédacteur. Par exemple, l’annonce de nouvelles procédures sanitaires est digne d’une qualité d’au moins 8,5 sur 10. Le message concernant un sujet ponctuel de travail entre deux personnes, qui finira à la corbeille dans une heure, n’a pas besoin d’un niveau de plus 6 sur 10. S’attarder à avoir une grammaire précise, des caractères italiques ou gras, des puces bien alignées sera contre-productif et un facteur de risque si vous ne lâchez pas prise.

Attentes trop élevées. Pour se dépasser et aller au bout de nos talents, il est important d’avoir des attentes élevées. Nous progressons en ce monde grâce à la vision et la détermination de ceux, comme vous et moi, qui sont engagés à grandir, une étape à la fois. Il arrive que certains mettent la barre trop haut, trop rapidement. Vouloir perdre dix kilos en trois semaines, c’est rarement sain et possible. De même que se commettre à produire des résultats inatteignables.

Faible estime de soi. D’abord, sachez qu’il est possible de s’affranchir de cette condition, j’en suis la preuve. Il existe plusieurs dimensions à cet état, qui rend ces individus plus à risque : prendre les choses de façon personnelle, aider sans demander d’aide, avoir une générosité excessive, être incapable de dire ‘non’. Cette dernière a carrément failli me tuer. Apprenez à dire ‘non’. En plus de ma capsule sur Youtube, il y en a d’autres et c’est un muscle à développer.

Incongruence. Choisir de devenir infirmier.e, travailleur social ou éducateur spécialisé, par exemple, est le rêve de plusieurs (jeunes) personnes. Après des années de carrière engagée, à être dévoué à aider, soutenir et soigner les autres, on vous annonce que le gouvernement coupera dans les budgets. On amputera le tiers de vos soins. Voilà que le résultat de ces directives va entièrement à l’encontre du «donneur universel» que vous êtes. Avec le temps, le masque que vous allez créer pour survivre finira par se fracasser.

Déséquilibre entre ressources et demandes. Voilà le sort des gestionnaires intermédiaires depuis des années. Vous débordez de responsabilités. Vous avez les compétences et la force pour chacune d’elles. Cependant, on ne vous donne pas le pouvoir de décider, d’exécuter, de diriger. Vous êtes coincés avec le fardeau, sans le pouvoir de vous sortir de là. Vos hauts dirigeants ont le pouvoir et vous transmettent ces responsabilités. Tandis que la charge de travail de vos employés se termine au son de la cloche à 17h00.

Prenez soin de vous.

Marc André

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