Le Bouddha voulait passer GO, encaisser 200$ et éviter la prison

Le Bouddha voulait passer GO, encaisser 200$ et éviter la prison

Dans les années quatre-vingt-dix, en rétablissement à un burnout épique, dans un Ashram fondé par un maître indien, j’ai reçu des enseignements fondamentaux. J’y ai suivi des cours de respiration et de méditation issus d’enseignements millénaires – j’ai carrément appris à respirer pour calmer mon anxiété et me permettre d’éliminer les distractions mentales. Sans être bouddhiste, comme plusieurs d’entre vous, de diverses façons, le Bouddha et ses enseignements font désormais partie de ma vie.

Mais peu de gens connaissent la vie du Bouddha et de sa motivation lorsqu’il a abandonné, vers l’âge de trente ans, sa femme et son fils d’à peine un an. D’une beauté remarquable, chevelure longue et abondante, Siddhārtha Gautama meublait ses journées à monter fièrement son cheval. Fils d’un Seigneur local, son avenir était assuré. Son père avait cependant ordonné à ses hommes de le garder à l’intérieur de la seigneurie, il n’était pas question qu’il sorte et découvre la réalité de l’Inde.

Un jour, il a réussi à sortir et voir ces paysans vivant dans la misère, des vieillards, des malades, la souffrance. Piqué à vif, il a coupé ses cheveux et a quitté la région, une mission tatouée au cœur, celle d’arrêter cette souffrance. Non seulement stopper celle de l’incarnation présente, mais surtout, de mettre un terme au cycle de réincarnation incessant qui ne fait que perpétuer la souffrance.

Pour ce faire, il a cru que si nous atteignions l’illumination, le nirvana, nous ne serions pas incarnés de nouveau. Pour atteindre le nirvana, tel un scientifique, le Bouddha s’est mis à expérimenter, nourri par sa curiosité et créativité. L’expérience qui a le plus marqué mon imaginaire est celle où il s’est affamé pendant des semaines, à ne manger qu’un seul grain de riz par jour. On dit qu’il s’est effondré et que lorsqu’il fut récupéré, son ventre touchait sa colonne vertébrale.

Pour le Bouddha, la «prison», c’est la réincarnation et le retour à une nouvelle vie de souffrance. Il a donné sa vie pour expérimenter et trouver la façon pour nous d’éviter cette «prison», ce cycle de réincarnation de vies de souffrances.

Poursuivant notre analogie du jeu de société Monopoly, pour le Bouddha, «passer GO», allait de soi avec son intention finale, car il était à la recherche du raccourci ultime, afin d’éviter de répéter nos cycles de réincarnation et les réduire à zéro.

Comme vous le savez, en passant GO, on récolte 200$. Les moines bouddhistes que l’on aperçoit vêtus de leur toge orange sont destinés à être et demeurer des mendiants, de même que le Bouddha le fut durant sa vie. Recevoir de l’argent dans le processus n’est que naturel. Et nécessaire.

Quelle leçon avons-nous à tirer de tout cela? D’abord, sachez que vos propres réflexions et intuitions sont le résultat principal de cet exercice. Ce que je me permets de vous proposer est d’examiner quels schémas («patterns») se répètent dans votre vie? Défis relationnels, financiers, de santé, familiaux, d’autorité, il est préférable de s’asseoir en solo et de faire la liste de ce qui est récurrent et qui vous contamine la vie. Parce que ces dossiers ne se fermeront pas d’eux-mêmes. Vous devez les confronter. Avec de l’aide s’il le faut.

Nous avons tous besoin d’un coup de pouce et de passer GO si on ne veut pas finir dans notre prison.

Marc André

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