Le passé est un outil

Chacun a sa relation avec son passé. Cette relation change, d’une étape de vie à une autre. Parfois nostalgique grâce à nos nombreux souvenirs, notre passé semble être une équation de plusieurs vies différentes qui savent nous étonner, en nous surprenant avoir été celle ou celui que nous fûmes. Souvent truffée de ressentiments, notre relation avec notre passé peut générer des degrés d’empoisonnement de vie variables dans le temps.

Bien entendu, notre passé regorge de blessures, qu’il s’agisse de déceptions, regrets, trahisons, humiliations, injustices et ainsi de suite. Nos blessures peuvent prendre deux chemins : celui de la douleur ou celui de la souffrance. Chacun d’entre nous ressentira de la douleur psychologique suite à un ou plusieurs événements dans sa vie. Par contre, seulement un pourcentage d’entre nous choisira d’y rajouter la souffrance. Car cette dernière, qui n’a pas de date d’échéance, est belle et bien un choix personnel. Nous connaissons tous quelqu’un qui a décidé de « vivre » dans l’épicentre de cet événement du passé – divorce, querelle, perte d’argent, etc – et de « souffrir » au-delà de ce qu’il en aurait fallu pour guérir de la blessure originale, tel pour le reste de la population. La douleur est inévitable, la souffrance est optionnelle.

C’est dans le passé que sont stockées nos expériences, ce qui fait de nous des professionnels plus habiles et efficients, selon nos disciplines respectives. Le passé peut nous rendre service grâce à notre subconscient. Le vieux menuisier n’a plus besoin de réfléchir lorsqu’il plante un clou, l’infirmière expérimentée trouve la veine et pique dix sur dix sans aucun stress. Nous pouvons remercier le passé, sans quoi nous serions encore assis en lotus à peindre papa, maman et notre maison, à la maternelle.

S’appuyer sur son passé pour ancrer sa crédibilité, ou tout simplement se repositionner sur le marché est un exercice délicat. En tant que travailleur indépendant, c’est un défi pour mon équipe et moi lorsqu’il s’agit de mettre à jour mon profil professionnel sur internet. Voilà un terrain miné, car ce qui nous a servi jadis pour conquérir le monde et accumuler des victoires n’est plus à jour. Pas à la vitesse à laquelle nous évoluons. Or, prenez ce que vous avez accumulé comme passé et sachez courir avec!

Pour ce faire, imaginons la discipline olympique du saut à la perche. La barre est haute, elle est à la hauteur de vos talents, vos possibilités, de votre potentiel de vie. La longue perche que vous tenez dans vos mains est aussi longue que la richesse de vos expériences humaines. Oui, vous tenez votre passé entre vos mains! Vous voulez atteindre votre idéal en vous projetant aussi haut que la barre. Pour y arriver, vous avez choisi une stratégie murement réfléchie. Cette dernière est le socle au sol dans lequel vous allez ancrer votre perche au terme de votre vigoureuse course vers votre objectif. Vous avez compris! Vous utiliserez votre passé pour vous propulser à la hauteur de votre plus haute réalisation.

En somme Marc André, vise le bon objectif, courre et regarde droit devant en portant fièrement ton passé dans tes deux mains et, juste au bon moment, utilise-le comme levier, laisse-le t’élever plus haut que tu ne l’aurais imaginé. À la toute fin, relâche-le complètement. Il t’aura servi jusqu’ici, mais le garder plus longtemps ne fera que te gêner et te fera retomber douloureusement au point de départ. N’aie pas peur de le lâcher, retombe sur tes pieds et poursuis courageusement ta route jusqu’au prochain saut, qui te portera encore plus haut.

Le passé est un outil. Un outil pour se propulser à un avenir de plus en plus haut.

Marc André

Photo: Actu.fr

© 2020 Marc André Morel. Tous droits réservés.