Les bienfaits de la reconnaissance

L’humain, c’est 96% d’émotion et 4% de logique. Même l’individu le plus pragmatique de votre équipe n’échappe pas à cette équation universelle. On ne se souvient pas de ce qui nous a été dit, mais comment nous nous sommes sentis. Et ce que l’humain recherche le plus, c’est un sentiment d’importance, plus facilement obtenu grâce à la reconnaissance, appréciation et validation. Traditionnellement, ces derniers peuvent être reçus de la part de parents, tuteurs, enseignants, mentors, patrons, formateurs, coachs ou amis. 

Ce qui coûte le moins cher est ce qui a le plus de valeur

Gratuits, ces paroles ou gestes sont ceux qui ont le plus de valeur, pour l’ensemble de vos ressources humaines. Et ce, année après année, de génération en génération, peu importe votre secteur d’activités. 

Appréciation et reconnaissance entre pairs

Depuis plus de deux décennies, lors de conférences sur l’esprit d’équipe ou de sessions de team building, j’enseigne et encourage la reconnaissance entre pairs! Oui, oui, entre collègues! Parce que malgré tous les bienfaits connus de l’appréciation venant de la part de la direction de votre organisation, elle est pratiquement inexistante. 

Le pouvoir de la reconnaissance informelle

Outre quelques plaques officielles remises en fin d’année fiscale, la vraie reconnaissance qui produit la sérotonine, le sentiment d’appartenance, l’engagement, le courage ou la résilience est sombrement négligée.  Les gestes informels de reconnaissance sont nécessaires afin de fortifier moralement nos précieuses troupes. 

Changeons la culture

Au lieu d’attendre d’en recevoir (davantage) de la part de vos supérieurs, pourquoi ne pas le faire vous-même, un collègue à la fois. En plus d’obtenir l’effet désiré, vous contribuerez à un changement de culture. Comme en société, les vrais changements ont toujours pris naissance à partir de la base, pas du haut de la pyramide. 

Comment faire?

Afin d’avoir l’effet désiré tout en démontrant votre crédibilité, voici la formule en quatre étapes (SSIB) pour offrir une marque d’appréciation à un ou une collègue. Prenons un exemple commun où votre coéquipière, Jade, vous est venue en aide :

1. Sincère. «Jade, je voulais te remercier pour ton aide, hier, dans le dossier de notre client principal». La sincérité de nos propos se transmet d’abord dans la simplicité. Évitez donc les superlatifs et les envolées débordantes d’émotions et de superlatifs.

2. Spécifique. Dites ce qu’il ou elle a fait qui justifie votre geste d’appréciation : «C’était un cas complexe et malgré que tu étais débordée, tu t’es arrêtée et tu m’as demandé ce que tu pouvais faire pour me dépanner ».

3. Immédiat. Intervenir dans les heures ou jours qui suivent le comportement (aide) de votre collègue. Dans ce cas-ci, Jade vous est venue en aide hier.

4. Bienfaits. Sans équivoque, il s’agit ici d’un ingrédient crucial dans l’équation. Dites en quoi l’aide vous a été bénéfique. De cette façon, vous gagnerez en crédibilité, il sera clair que vous n’usez pas de flatteries et n’êtes point sur une mission de manipulation : «Grâce à ton aide, Jade, j’ai réussi à finir en temps et le client était ravi».

Le salaire et les bonis sont absolument fondamentaux. Mais vous ne saurez jamais ce que les gens sont réellement capables de livrer, tant et aussi longtemps que vous ne prenez pas un temps d’arrêt pour faire part de votre satisfaction, en privé ou devant témoins.

Et pour ceux qui reçoivent, écoutez jusqu’à la fin, et dites simplement, «Merci».

Marc André

Photo: Andrea Piacquadio

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